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B. Bauer

Aller Aux Jardins est une création photographique et vidéo de Brigitte Bauer.






Elle a été exposée du 2 juillet au 6 septembre 2012 au Musée Départemental de l'Arles Antique, dans le cadre des Rencontres d'Arles et des Trente ans de l'ENSP Arles.

Actuellement elle est exposée au Musée Museum de Gap, jusqu'au 29 septembre 2013.
En 2012 elle a été présentée à la galerie Devisu à Marseille.


Elle donne lieu à une édition chez Trans Photographic Press.






Un matin, l’envie me prenant de faire une promenade, je mis le chapeau sur la tête

 et, en courant, quittai le cabinet de travail ou de fantasmagorie pour dévaler l’escalier

et me précipiter dans la rue. ”

 

Robert Walser, La Promenade



Aller aux Jardins est un ensemble inédit composé d'une soixantaine de photographies et d'une installation vidéo, réalisé entre 2010 et 2011 dans des jardins, parcs et autres espaces publics à travers le département treize, dans le cadre d'un partenariat de production et de diffusion avec le Service Patrimoine du Conseil Général des Bouches-du-Rhône. Si la localisation géographique des espaces investis découle directement des paramètres de départ inhérents à ce partenariat, il ne s'agit pas d'un travail "local" au sens usuel du terme.

Qu'est-ce qu'un jardin ? Y aller, oui, mais pour quoi faire ? Parce que l'on est de passage, en attente, parce que c'est la pause de midi, ou parce que l'on n'a pas de jardin chez soi, ou pas de chez soi tout court.

Je perçois les jardins publics comme un immense territoire de relations sociales, d'autant qu'entre les parcs et jardins officiels, s'interposent toujours ces espaces précaires et privilégiés que sont un bout de pelouse, l'ombre d'un arbre - des espaces qui sont investis en tant que jardin.

Il n'est, alors, pas question d'exhaustivité, d'établir une cartographie des espaces publics du département, mais plutôt de montrer ce qui se joue dans ces espaces, ce qui les anime.

Activités solitaires, entre amis ou en famille ; rencontres furtives ou rendez-vous fixes, les relations sociales du jardin public oscillent également entre l'attitude privée et la conscience d'être dans un espace public, être en contrôle, donc, autant qu'en représentation.

Les photographies

Attentive à la théâtralité naturelle - si j'ose dire - et consciente de l'artificialité des espaces eux-mêmes, j'ai voulu être, dans un premier temps du moins, l'observatrice ; celle qui garde une certaine distance. L'espace du jardin s'est ouvert devant moi comme un théâtre où se jouent des scènes sans cesse renouvelées. D'une photographie à l'autre, nous n'avons pas tant affaire à une série qu'à un montage qui crée du mouvement entre les images.

Un élément autre s'ajoute ensuite : en passant d'une photographie à l'autre peut s'apercevoir la présence d'un personnage récurrent. Tantôt mêlé à un groupe, tantôt observateur aperçu au loin, il passe au premier plan, se devine ou disparaît puis réapparaît encore. Avec ou sans lui, nous sommes invités à observer ces jardins, à scruter les attitudes des uns et des autres, avec une candeur empreinte parfois d'une légère ironie. Élément de fiction dans des images d'apparence plutôt documentaire, il fait le lien entre les espaces qu'il investit et traverse - du parc citadin aux espaces paysagés en bord de mer, en passant par des lieux, tour à tour, splendides, tristes, laids, vides ou débordants de vie.


La vidéo

Un plan fixe sur le centre du jardin de l'Espace Van Gogh, à Arles. Inlassablement les touristes se photographient les uns les autres selon un protocole prévisible : entrer en scène, poser à côté de la fontaine, changer de pose, parfois, regarder l'écran, presque toujours, quitter la scène. Mise en abyme d'un espace déjà hautement fictionnel, puisque paysagé à partir d'un tableau de Van Gogh.

La publication

Un ouvrage monographique, "Aller aux Jardins", est à paraître au printemps 2012, chez Trans Photographic Press, en parallèle à la première exposition. Il contiendra une soixantaine de photographies couleur ainsi qu'une correspondance entre Brigitte Bauer et Claire Renier, historienne et plasticienne. La préface, écrite par le philosophe Jean Cristofol, donne un éclairage critique sur ce qui se joue dans et entre les images. Un texte d'ordre plus historique ou sociologique permettra de souligner les caractéristiques des parcs et jardins publics dans l'espace urbain (place actuelle, histoire, spécificité des nouveaux parcs et type de public, etc.).

Brigitte Bauer, octobre 2011
Parution juillet 2012
édition bilingue Française/ Anglaise
176 pages,
64 photographies couleur,
format 22 x 26 cm à l’italienne
couverture toilée
ISBN 979-10-90371-04-0



Extrait de la préface de Jean Cristofol :

Printemps 2011, Brigitte Bauer

« (…) Il y a là quelque chose d’une distance dans la proximité, un écart dans le voisinage, une façon de rejouer notre relation à la ville et à notre quotidien d’urbains. C’est ce qui constitue à mes yeux le cœur du travail de Brigitte Bauer, ce qu’elle met en œuvre dans le travail de la photographie. Elle ne photographie pas seulement des choses ni des gens, mais des situations et des moments où opère un certain mélange du proche et du lointain, ce qui en l’occurrence a moins rapport avec Walter Benjamin et sa théorie de l’aura qu’avec ce qu’on appelle classiquement la fiction. Et ce que j’entends ici par fiction ne relève pas d’abord de la narration et de l’invention d’une histoire, mais de ce que le travail de l’écriture génère d’une forme qui « tient », et d’un écart qui interroge le regard. La fiction consiste ici dans la façon de regarder et de mettre les choses à distance, encore une fois, un mélange d’attention et de proximité, de fluidité et d’éloignement. Si l’objet du travail de Brigitte Bauer engage une investigation photographique des jardins qu’on rencontre dans le département des Bouches du Rhône, il ne se nourrit pas de l’idée que la photographie devrait ou pourrait faire le constat de ce qui est en s’efforçant simplement de trouver la façon correcte d’en rendre compte. Il ne se pense pas comme un assujettissement à la géographie des jardins, mais comme une mise en œuvre active et inventive de cette géographie, une invention de leur espace en tant qu’il est à la fois un espace physique et un espace mental. Il implique de mettre en œuvre une « machine », ou un dispositif,
par quoi se produise le jardin comme forme. (...) »











Partenaires :
Conseil Général des Bouches-du-Rhône
Musée départemental de l'Arles Antique
Musée Museum départemental de Gap
Conseil Régional Provence Alpes Côte d'Azur
Voix Off – laboratoire photographique
La Ville d'Arles


Contacts :
Brigitte Bauer 06 09 72 39 44 brigittebauer13(@)orange.fr
Justine Flandin 06 59 01 55 38 lefactotum(@)free.fr




"Sans chercher à être excessivement cruel, force est de constater que c’est bien souvent aux marges de la manifestation, avec les “partenaires associés”, que l’on trouve les meilleures expositions. Intitulée “Aller aux jardins”, celle-ci a été commandée par le conseil général des Bouches-du-Rhône. L’auteur, Brigitte Bauer, une Allemande née en 1959, ancienne élève de l’ENSP, vit et travaille à Arles, et montre qu’il n’est pas besoin de courir le monde pour réaliser une œuvre. Certaines images ont été réalisées à deux pas du musée départemental Arles antique, où se tient son exposition. Brigitte Bauer photographie des promeneurs dans les jardins. Elle capte l’harmonie fugitive qui surgit entre le monde végétal, l’architecture et les postures humaines.  Ainsi, s’ignorant les uns les autres, des gens téléphonent avec leur portable.  Ils sont reliés entre eux par un parapet de pierre. C’est le bâti, l’urbanisme qui commande leur comportement alors qu’ils se pensent libres. C’est tendre, plein d’humour, et, pour ne rien gâcher, Brigitte Bauer utilise admirablement la couleur. Une très bonne surprise."

Luc Desbenoit - Télérama.fr