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1 avril 2011

MI MAS - le carnaval guadeloupéen des groupes à peaux




Agnès Dahan et Charles Rousseau nous ont sollicité pour accompagner leur projet d'exposition photographique sur le carnaval guadeloupéen Mi Mas.

Le projet descriptif :
Montrer un travail effectué sur plusieurs années (depuis 2005) durant la période du carnaval en Guadeloupe.
Un regard croisé, singulier et original, de deux artistes photographes désireux de faire connaître et de promouvoir le carnaval guadeloupéen par le biais d’une exposition photographique comportant 60 tirages couleurs retraçant une nuit à suivre un déboulé.

"En Guadeloupe, le carnaval comporte une donnée très importante, le "Màs a pô", particularité issue de la révolution culturelle dans l'archipel. Une prise de conscience est passée par là, les événements de 1967, de 1985, mouvements ouvriers et indépendantistes réprimés dans le sang avec 87 morts et le travail revendicatif de certains mouvements culturels tels AKYIO et VOUKOUM ont aussi modifiés ce carnaval : moins de chars et de caisses claires, plus de tambours à peau, de ka. Le ka, sauvé de la tradition, mixé avec des rites païens et l'art du masque est devenu bien plus qu'un instrument, il se veut emblème spirituel du pays.

Les Mas, ces parades exutoires vont dans la nuit, à pied, déambulant dans la ville au son du tambour. Mas, signifie à la fois le masque, masque de la dérision qui se moque du régime répressif et la masse populaire réunie par milliers dans les rues de Pointe-à-Pitre ou de Basse-Terre. Mas, c'est aussi cette lumière si particulière à ces nuits de liberté et de fête populaire.

De nos jours, le Mas c'est une véritable pratique en Guadeloupe. On y glisse doucement vers le mystique, le fantomatique, le baroque, les images se superposent pour donner lieu à des scènes surréalistes. Une fièvre envahit les foules, le son du ka, et les peaux de cabri font vibrer les corps, jeunes et anciens dans une sorte de transe. Les gestes, les habits, les déguisements uniques, les thèmes choisis, tout ici exprime vraiment la vision du pays, c'est presque une thérapie. Jouer, écouter, danser, suivre "le déboulé" se déchaîner dans les artères de la ville, c'est comme se laisser envoûter, réveiller le feu intérieur, l'esprit accepte le ka dans tous ses sens, la frénésie n'est pas loin, puis viendra le temps du repos. "Màs a pô" c'est tout ça à la fois. Et c'est comme ça, chaque dimanche, de début janvier à fin février, jusqu'au mercredi des cendres et au bûcher de "Vaval" qui signe la mort du carnaval." N . Hainault



Le carnaval, aujourd'hui est à la croisée des chemins. Il s'est lui même proposé des défis qu'il se doit de relever. Il ne peut le faire que dans le foisonnement de la créativité, dans la multiplicité des entreprises. Empreint de rites de fécondation, de vie et de mort, il est et doit être "mouvement perpétuel".  Eric Nabajoth


Retenu pour l'année de l'Outre-Mer, ce projet fera l'objet de plusieurs expositions en métropole, en Guadeloupe et à l'étranger...
Et il donnera lieu à une édition et à des rencontres débats.



  


Le projet MI MAS est d'ores et déjà soutenu par le Ministère de l'Outre Mer.