14, rue Saint Savournin 13001 Marseille | Tél. : 06 59 01 55 38 | invitationlefactotum@gmail.com /

27 mai 2008

Le fond et la surface -

Il est toujours difficile quand on réalise une exposition en province de mobiliser les média nationaux ; d'autant que peu d'entre nous (organisateurs d'événements culturels) ont les moyens de s'adresser à un service d'attaché de presse.
Et pourtant quel dommage, quand les expositions sont aussi émouvantes et réussies que Le fond et la surface de Fabienne Barre présentée actuellement à l'abbaye de Montmajour à Arles de ne pouvoir toucher le grand public, de ne pas lire de critiques, de ne pas se voir annoncer dans les calendriers des journaux et magazines d'art !

Car vraiment et sans exagérer, cette exposition prend place dans ce lieu, elle l'habite, joue de ses surfaces. Les treize portraits des mineurs présentés ici en triptyque dans le grand réfectoire, sont un hommage incroyable à ces hommes qui ont fait la mine. La salle capitulaire accueille les deux séries sur la galerie de la mer, et l'on ne sait plus très bien s'il s'agit de photographies prises sur place ou dans cette galerie souterraine qui relie Gardanne à Marseille. Enfin, les images du massif de l'Etoile ouvre dans deux petites salles de nouvelles fenêtres sur des paysages improbables (vue de Marseille, forêt, massif calcaire, pilon du Roy).
Il n'est pas question de photographies provençales ou patrimoniales, il est ici question d'une photographie contemporaine riche qui donne sens et émotion.

Et malgré la force et la richesse de cette exposition, peu iront la découvrir.
Et malgré la qualité des images, la renommée de la photographe, peu sauront même qu'elle a lieu...

Pour le factotum, il est un temps pour le montage financier, puis vient celui plus artistique, si passionnant du montage de l'exposition, choix des images, scénographie, éclairage. Là déjà on commence à fatiguer, mais la tension, la passion sont telles que nous tenons le coup que nous nous battons pour réussir à montrer au mieux le travail de l'artiste. Et puis vient le moment où tout se joue, celui où il faut se battre face aux média pour leur proposer, leur communiquer notre ferveur, notre plaisir, mais là... Là l'épuisement gagne, le manque de réseau se fait sentir, le désenchantement nous guette. Et pourtant, c'est là que tout se joue, que chaque mail, coup de fil, message peut permettre à une exposition de vivre au-delà de notre seul plaisir. C'est maintenant que l'exposition doit être donnée à voir, doit être livrée aux regards étrangers, car c'est pour eux évidemment qu'elle existe...


L'envie prend alors de harceler, solliciter, contraindre. Puis l'envie d'abandonner face au manque d'intérêt.
Mais non il faut tenir.
Allez voir cette exposition, allez visiter ce lieu.
Régalez-vous.
Donnez nous vos points de vue, vos critiques.
Dites nous.
Regardez.
Prenez plaisir.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez nous laisser votre avis :